Le temps des dirigeants : tactique et stratégie

Pour faire face à la pression du marché et des actionnaires, les dirigeants situent leur action dans le court terme voire le très court terme. Certains considèrent le temps comme un attribut du pouvoir « je suis le maître des horloges » déclarait un président d’entreprise bien connu .

Décider de la « fenêtre de tir » appartient à l’art de la décision et demeure l’apanage des dirigeants.

Pour eux la décision instantanée est indispensable. Le sens de la tactique fait partie de l’intelligence situationnelle ,nécessaire pour gérer au quotidien le cours de l’action, nouer les meilleurs partenariats, recruter les meilleurs collaborateurs, décider de l’opportunité d’un investissement… Mais à ce sens tactique vient s’ajouter l’indispensable sens de la stratégie.

Le leader incarne la vision de l’entreprise et doit se projeter dans l’avenir moyen ou plus long terme. Anticiper les coups est le meilleur moyen de les éviter.

Le dirigeant doit donc jongler entre les différents temps de l’entreprise et savoir s’adapter à cette multitemporalité selon les circonstances, les moments et les interlocuteurs Cette capacité suppose une forme d’intelligence aujourd’hui encore peu reconnue mais néanmoins indispensable pour devenir dirigeant,et le rester.

Comment concilier les temps ?

On parle beaucoup de diversité ….culturelle, positive, générationnelle…mais on parle peu d’un facteur clé de bonne gestion de cette diversité, celui du temps.

De même que les jeunes et les plus âgés n’ont pas le même rapport au temps et que cela peut influencer l’ambition, la réactivité, la motivation, de même les métiers choisis et pratiqués durant de longues périodes viennent façonner le rapport au temps des salariés. En ces périodes où le stress au travail fait des ravages, s’est-on préoccupé du facteur temps comme cause de pression ?

Chaplin_TempsModernes3Une gestion uniforme du temps n’est-ce pas ce qui est dangereux ? Oublier de reconnaître les différents  temps par une gestion de plus en plus collective n’est-ce pas un facteur de stress supplémentaire ?

A un moment où la diversité est de plus en plus appréciée , reconnaître la multi-temporalité,reconnaître la  gestion du temps de chacun comme un acte de gestion individuelle et de diversité.

INNOVATION TRANSVERSE…et moi…et moi ?

Face à certains « ego » quelque peu hypertrophiés, qu’il faut d’un côté encourager car c’est souvent le gage d’innovation de rupture, il faut par ailleurs,malgré tout, les inciter à travailler ensemble.

Mais comment favoriser le collectif avec les groupes d’individualités forts? Mission impossible, si ce n’est en contournant par le matriciel et le fonctionnement en mode projet.

Le mode projet a cet avantage qu’il permet d’utiliser des compétences diverses dans un contexte souple grâce au double rattachement. La mise à disposition temporaire de compétences rares dans l’entreprise valorise à la fois le salarié, le manager qui voit l’une de ses ressources reconnues et profite également à l’entreprise par gain de charges externes si elle avait dû recourir à de la sous-traitance même temporaire.

De plus le mode projet est un facteur qui correspond bien à l’état d’esprit d’entreprenariat des innovateurs moins craintifs  de demain que d’autres salariés. Enfin le «  qu’est-ce qui se passe pour moi à la fin du projet » n’a pas lieu, avec le matriciel, puisqu’à la fin du projet le salarié se retrouve dans son entité d’origine.

 Favorisant donc une certaine prise de risque et permettant à des compétences multiples de travailler de manière complémentaire car non hiérarchique, le fonctionnement en mode projet est vraiment adapté au contexte de l’innovation et aux salariés professionnels de l’innovation.

Toutefois ce fonctionnement pour être efficace doit être conçu et encouragé ; passer par un projet doit être reconnue comme une étape positive dans la carrière. Ne pas réussir dans un projet ne doit pas entrainer une sanction pour continuer à encourager la prise de risque. Et surtout un projet réussi doit être «  reconnu ». Les innovateurs ont un goût prononcé pour la reconnaissance, les innovateurs en projet réclament le double.

Le moteur de l’innovateur = « FUN and MONEY »

Etre sensible aux signaux faibles pour construire une vision du produit  et être capable de travailler en projet avec de multiples interlocuteurs internes et externes, être dotés d’une bonne dose de persévérance pour faire front aux exigences du marché et aux contradictions des systèmes de reporting internes, l’innovateur doit avoir une personnalité riche et forte.

 L’aventure commence avec le recrutement : il est essentiel de recruter des équipes multi-disciplinaires, multi-culturelles, multi-générationnelles.

Cette diversité crée la richesse. Mais chacun, dans sa diversité réclame avec la même force son besoin de reconnaissance : fragilité du créateur, métier à risques que lancer un projet d’innovation…Les innovateurs quelque soit leur itinéraire, formation, âge, sexe ou nationalité fonctionnent au carburant de la reconnaissance. Tout salarié souhaite être reconnu, pour l’innovateur c’est vital, indispensable. D’ailleurs, conscient de leur valeur, ou dès qu’elle pourrait être mise en doute par une reconnaissance insuffisante, l’alternative est le départ…C’est un métier où le taux de turn over est fréquemment à deux chiffres.

Ainsi pour, non seulement les retenir, mais déjà les motiver, des process de reconnaissances doivent être mis en place. Des mesures individuelles de reconnaissances exceptionnelles viennent compléter les programmes de reconnaissance collective : Prix de l’Innovation remis par le Président du groupe, programmes de « Stars » qui leur permettent d’être parrainés par des membres du Comité Exécutif, en passant par des programmes de « Talents » qui ouvrent droit à des formations prestigieuses.

Enfin la rétribution des plus talentueux doit impérativement être individualisée et savoir venir récompenser des fins de projets qui généralement vienne couronner une croissance du chriffre d’affaires du groupe.Compte-tenu des résultats liés aux innovations ,sortir des strictes régles de gestion collective ,nécessaires dans les très grands groupes ,devient une possibilité dont ces innovateurs de talents peuvent bénéficier !

PROFESSION = INNOVATEUR

Tous les salariés sont des innovateurs en puissance mais il en existe dont le métier est l’innovation On parle ici principalement des ingénieurs de R&D et des marketeurs. Ces deux familles regroupent une multitude de métiers qui vont de chercheurs, experts, managers de recherche, chef de projet de R&D et en marketing de business analyste à chef de produit en passant par les experts du marketing stratégique.

Dans les groupes internationaux, ces professionnels de l’innovation peuvent représenter jusqu’à 5% des effectifs globaux et plusieurs milliers de salariés. En terme de ressources, ces métiers constituent un enjeu quantitatif mais surtout stratégique puisque les nouveaux produits, les nouveaux chiffres d’affaires en dépendent. Conscients de leur rôle et de leur valeur, les innovateurs développent « un adn » qu’ils cultivent avec soin et que lesRh ont pour mission d’aider à cultiver pour le développer.

Des RH innovantes pour booster l’Innovation dans l’Entreprise

Qu’est ce qui fait courir un innovateur ? Que son idée soit reconnue, développée et mise sur le marché avec succès. L’innovation étant le moteur de croissance des entreprises, se pencher sur la motivation des innovateurs est un gage de productivité et donc rentable pour un DRH… la guerre des talents à commencé.

Mais qu’est-ce qu’un innovateur ? Dans les entreprises, chacun se doit d’innover, et le fait chaque jour, à son niveau, à la prise d’initiative, par une amélioration qui peut sembler du détail mais permet de faire avancer un process, gagner du temps, rendre un service meilleur.

Tous les salariés sont des innovateurs en puissance. Mais il existe des professionnels de l’innovation ; des salariés dont la mission, la rémunération et l’évolution sont établies sur la base d’objectifs d’innovation.

Or ces innovateurs ont des spécificités qu’il faut prendre en compte pour les fidéliser et leur faire donner le meilleur d’eux-mêmes !Suite au prochain numéro !

Connaissez-vous la génération Y ?

chromosome-yLa génération Y arrive en entreprise.
Les comportements de ces personnes nées entre 1978 et 1994 defient les habitudes et obligent à revoir nos modes de recrutement, d’intégration, de formation ou encore de management.

Cette génération partage les spécificités : parents surprotecteurs qui ont tendance à en faire des enfants rois, une méfiance vis-à-vis du monde dans lequel elle baigne depuis toujours, un marché de l’emploi en leur faveur et une technologie omniprésente (internet , mobile…).

Ces caractéristiques ont crée des comportements que l’on peut regrouper sous les 4 L :

  • individualisme,
  • interconnexion,
  • impatience
  • interactivité.

Dans l’entreprise cela s’exprime par des individus qui ont des idées mais ne veulent plus attendre d’être managers pour les voir prises en compte.
Ce sont d’éternels zappeurs qu’il faut encadrer et canaliser… c’est là où la diversité et ou les genies de la génération Y ont encore quelques beaux jours devant eux.