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La créativité, une clé pour chaque étape de transformation

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse » aimait à dire Einstein comme une boutade… On imagine bien qu’associer intelligence et amusement ne peut-être qu’un cocktail positif permettant de venir à bout des tâches les plus ardues. Or la transformation, qu’elle soit individuelle ou collective, en est précisément une et c’est un vrai casse-tête pour tout dirigeant. On connaît cette règle des 25% « early adopters », 25% réfractaires et 50% qui attendent que le train passe pour le prendre avec tout le monde. Donc, pour 75% des individus toute transformation, même minime, est assimilée à un changement risqué et est donc chargée négativement. Seuls  25%  aiment que les choses bougent en ayant un a priori positif sur ce qui change. Dans ces 3 cas, la transformation  est à aborder de manière différente, et il se trouve que la créativité est une clé efficace mais avec une finalité et usage différentiés!

Des « early Adopters » impatients : la créativité pour avancer

Ceux qui aiment le changement, on les identifie facilement dans une entreprise. Sans caricaturer, ils ont généralement des convictions autour du progrès et surtout du coté positif du progrès. Ces adeptes du « changement pour le changement » sont souvent dans des fonctions d’innovation ou lorsqu’ils se trouvent dans des fonctions régaliennes se portent volontaires pour porter un projet, acceptent de tenter des expériences, de prendre le risque d’un pilote… Vous les reconnaissez facilement en tant que manager et  ils se reconnaissent entre eux également, se fréquentent et aujourd’hui créent des communautés que le Digital leur permet via les réseaux sociaux internes.

Pour ces adeptes du changement, la créativité est une pratique de bonne santé mentale, participer à un brainstorming est un must,  imaginer des solutions nouvelles est une seconde nature. En revanche, comme ils sont en minorité, ils ont besoin de se sentir soutenus dans leur vision et leur capacité à trouver des solutions ;les inviter à une séminaire de réflexion , en amont, sur les axes du plan de transformation puis sur des solutions d’actions est un moyen de les fédérer.

Facilement capables de se projeter, les Innovation Games type « Speed Boat » ou « Pire Cauchemar » sont tout à fait indiqués avec eux. Utilisez leur imagination et leur motivation par la créativité et en les rendant  « ambassadeurs » de votre programme de transformation.

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Les indécis : la créativité pour les convaincre par la co-construction de solutions

Ceux qui  « attendent de voir comment ça va se passer », « les attentistes » ou « indécis »  sont généralement majoritaires. Avec cette population il faut d’abord qu’ils arrivent à être convaincus de la nécessité de changer : dans un premier temps les aider à accepter de considérer le problème, la finalité de la transformation mais également l’urgence, dans un deuxième temps les aider à trouver des solutions, et dans un troisième temps leur apporter des preuves des premières avancées pour qu’ils voient que « c’est possible ».

La créativité va pouvoir jouer un rôle dans ces 3 phases : pour la prise de conscience par des projections en prospective pour qu’ils se rendent compte des menaces et des opportunités, pour trouver des solutions en utilisant la méthode de la CPS (Creative Problem Solving)(*) qui permet de clarifier, trouver des idées et  appliquer des solutions pour agir, et enfin pour s’inspirer de ce qui marche ailleurs pour extrapoler pour leur propre domaine ou métier.

Des réfractaires : la créativité pour  limiter l’inertie et le buzz toxique

Ceux qui détestent sortir de leur zone de confort et vont plutôt soutenir la stabilité, les avantages acquis, la « non-prise de risque », seront difficiles à convaincre… Certains partiront (à la retraite ou quitteront l’entreprise) mais pour ceux qui restent malgré tout il  leur faudra du temps… Quand la transformation aura dépassé la phase de transition et commencera à apporter ses fruits en réorganisation et ressources nouvelles… Mais cela peut prendre du temps.

Il faut donc avancer sans eux dans un premier temps et prévoir de les embarquer pour limiter leur capacité d’inertie dans le système. La encore la créativité peut aider à aller plus vite en facilitant l’expression des peurs et en procédant à un nettoyage émotionnel qui permettra une prise de conscience en douceur et d’embarquer tout le monde, à son rythme dans le mouvement de transformation.

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Les startups : pour booster l’innovation et la culture agile !

Exemples de coopération avec les RH pour la transformation digitale

La Journée d’étude du « Cercle de l’Excellence RH » consacrée  à l’innovation par le Groupe DRHM a donné l’occasion de voir à quel point les startups peuvent aider, non seulement à faire du business, mais également à contribuer à l’évolution des modèles culturels bousculés par la révolution digitale…et comment le DRH peut prendre sa place dans l’introduction des startups dans l’entreprise.

Reçus par les équipes de Cap Gemini dans leur Innovation Lab, les témoignages d’entreprises et de startups ont été mis en situation avec des démonstrations d’usages d’intelligence artificielle, hologrammes, d’imprimantes en fab lab…

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Un sacré « coup de jeune » pour la Redoute

Augustin Chavanne (Head of Corporate Venture, LA REDOUTE) est venu expliquer comment le bon vieux catalogue, qui en son temps a été une innovation remarquable de la VPC française avec son service associé (livraison 24H chrono et crédit conso) est aujourd’hui  le partenaire recherché des startups.

Grâce à  la coopération réussie avec Ulule, le leader européen en matière de crowdfunding, la Redoute est devenu le champion de l’open innovation pour repérer et  développer les partenariats avec des startups sur leur lancement de nouveaux produits. Ce sont des partenariats win-win, sans engagement dans la durée mais les startups qui lancent leurs nouveaux produits sont heureuses de bénéficier de l’accès aux 8 millions de visiteurs uniques du grand VPCiste.

Dans le même temps la Redoute bénéficie non seulement du renouvellement de son offre pour une clientèle rajeunissante mais également d’une proximité culturelle avec les 1200 salariés qui doivent se lancer dans la transformation digitale.

Un programme d’échanges a été réalisé avec les RH qui permet à 40 Talents de vivre dans une startup dans une sorte de « Vis ma vie » et à l’ensemble des salariés de bénéficier d’échanges directs avec l’ensemble des startups lors d’événements  les rassemblant tous à Roubaix.

Un bilan d’ores et déjà positif en terme d’acculturation … à suivre coté business.

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Manager la relation avec son écosystème grâce à Startup Flow

Gaëtan Bolloré, fondateur et managing partner de Startup Flow, est venu expliquer comment la plateforme développée par sa startup peut faciliter la mise en relation et la gestion de l’entreprise avec tout son écosystème d’innovation :

  • créer le CRM des startups partenaires,
  • partager de la veille disponible en abondance dans les startups qui créent elles-mêmes la nouveauté,
  • établir des KPIS et un test tracking framework permettant d’identifier les relations fructueuses à développer y compris dans les interactions avec les salariés, ce qui permet de révéler  des compétences cachées et d’identifier de futurs porteurs de projets.

Cette plateforme SAAS a été déjà mise en place pour des établissements bancaires, preuve de son niveau de sécurisation.

Totalement configurable selon les besoins de l’entreprise, les DRH peuvent donc prendre part à sa mise en place et acculturer les équipes RH à ces nouveaux modes de détection des talents.

Comment l’intelligence artificielle va révolutionner le monde de l’ orientation ?

Quand on sait que « dans 20 ans 60% des métiers sont amenés à disparaître », poussés au rang des antiquités par la vague digitale, la question de l’orientation déjà souvent difficile (« quel métier vais-je faire ? ») est aujourd’hui renforcée par (« est-ce que le  métier que j’ai envie de faire fait partie de ceux qui vont disparaître ? »). Mais la vague digitale c’est aussi de l’innovation créatrice et l’intelligence artificielle devrait aider aux choix en révolutionnant, avec des effets positifs, l’orientation scolaire et professionnelle. Analyse au travers de 3 start-ups.

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L’orientation boostée aux data  par Impala

C’est évidemment le traitement des data qui est cœur des dispositifs d’orientation par intelligence artificielle : connecter les données concernant la personne à orienter (ses préférences, ses goûts, ses compétences), à la base de  tous les métiers possibles en faisant un lien pour déterminer le métier adapté et enfin, connecter le tout  au  marché pour une proposition « réaliste » d’orientation.

Pour le moment il existe des initiatives sur l’une ou deux de ces connexions. Impala, l’appli « qui t’aide à trouver le métier de tes rêves » commence par un test avec 10 compétences (ce que je sais faire ou aimerais apprendre) qui permet d’éclairer en  un nuage de points le nuage de métiers qui correspondent. En un click, du nom du métier on passe au descriptif, et d’un autre click aux formations qui permettent d’y accéder. Il ne reste plus qu’à connecter un chatbot qui réponde aux questions complémentaires !

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« L’arbre des possibles » et la « galaxie des métiers » de Pixis

Avec la start-up Pixis, l’ambition est non seulement d’orienter vers des métiers qui intéressent, mais aussi vers ceux qui vont être porteurs dans les années à venir. Pour cela Pixis étudie le marché du travail pour y déceler également les professions qui s’inscrivent dans les 17 objectifs de développement durable de l’ONU.

L’application de Pixis permettra de présenter une diversité de métiers d’avenir et la variété de voies pour y accéder, d’analyser la personnalité et les intérêts pour faire des recommandations précises et mettre en contact avec d’une part des professionnels pour échanger au sujet de leurs parcours et des coachs spécialisés pour l’orientation

La start-up a donc intégré le « Sustainable Development Solutions Network » dont le but est de mobiliser et de mettre en relation des personnes qui proposent des solutions innovantes pour atteindre les objectifs. À partir de là, on accède à quantité de fiches métiers.

À l’avenir, Pixis disposera aussi d’un « arbre des possibles ». C’est-à-dire que la start-up aura étudié les voies « types » empruntées par des professionnels pour atteindre la position qu’ils occupent, et tout cela grâce à l’analyse de milliers de CV.

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La rencontre de l’offre et de la demande

La star-up Riminder, quant à elle vise la concrétisation de l’orientation par la rencontre de l’offre et de la demande d’emploi. Le marché du recrutement connaissant une hyper évolution le big data par ces 4 fonctions clés (collecter, normaliser, stocker et restituer) va permettre une adaptation massive et agile à la fois.

Connectés aux applications d’orientation telles Impala ou Pixis, on imagine bien la chaine complète… du métier de rêve à la réalisation du projet

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Les chatbots et l’intelligence artificielle vont-ils tuer les formateurs ? 

A-t-on encore besoin de formateurs ? Avec l’essor du e-learning, des Mooc, des Cooc et autres Spooc, et avec l’arrivée de l’intelligence artificielle qui va ouvrir de nouvelles possibilités encore plus efficaces ? Contraction de « chat » (« discuter » en anglais) et de « robot », un « chatbot » est un programme informatique capable de dialoguer avec son utilisateur… Autant dire que le formé va pouvoir dialoguer avec son formateur partout, à tout moment et dans un échange de plus en plus personnalisé. Que devient le formateur ? Déjà remis en question par les apprenants sur la partie connaissance, quelle peut-être sa valeur-ajoutée désormais ? Quel est son devenir face à l’assaut des GAFAM sur l’intelligence artificielle ?

Le métier de formateur : une remise en question totale

Le métier de formateur ferait-il partie des métiers appelés à disparaître avec l’arrivée du numérique ? Le métier de formateur, au sens large, enseignant, professeur… est déjà largement remis en question par les apprenants. Ceux considérés comme « sachants » voient leur « savoir » challengé par la masse de connaissance disponible sur internet. En en 1 click toute la connaissance du monde est à la portée de chacun, sans filtre, de maniére exhaustive et facilement accessible.

Certes les contenus pédagogiques ont l’avantage d’être ciblés, mais les contraintes du présentiel, avec con corollaire de coût pour l’ajustement d’agenda, l’absence sur le lieu de travail et le transport ne sont pas toujours un critère qui compense ce surcoût ni du point de vue de l’entreprise et ni de celui du formé…

L’intelligence artificielle : des atouts incontestables pour la formation

Cette question lancée à l’apparition du e-learning est réactualisée aujourd’hui par l’usage massif de ce type de formation et l’arrivée de l’intelligence artificielle avec ses chatbots dans les RH (*). Avec « 13% d’augmentation du marché du e-learning » prévu pour 2017 et un réel usage, si l’on s’en réfère aux « 77% d’entreprises américaines qui le propose à leurs salariés» (**), la formation à distance est aujourd’hui une réalité qui ne se discute plus.

L’intelligence artificielle promet de lui apporter encore plus de performance  à plus d’un titres : financièrement, pédagogiquement pour son aspect ludique et les possibilités de personnalisation.

Faisons un focus sur la personnalisation qui est l’un des atouts majeurs  rendue par l’IA au formé ; il aura ainsi la possibilité de « personnaliser  son formateur » (choix du genre, de la voix, apparence physique, style pédagogique…) grâce aux « robots humanoïdes » ; il bénéficiera d’une « personnalisation des contenus » par le suivi des cookies et l’analyse des « big data » qu’offre « automatiquement » le parcours internet du formé ; en fin de cursus il bénéficiera d’une « personnalisation des prochaines formations » en fonction de ses résultats car la machine sait évaluer en « live » et il retrouvera toutes ses formations sur « une plateforme personnalisée » qui le suivra tout au long de sa vie …

L’IA, un partenaire du formateur pour une nouvelle « expérience apprenante »

Mais où est l’humain dans tout cela ? la question de la valeur ajoutée de la relation humaine est sans doute celle qui est posée aujourd’hui. L’arrivée de l’IA peut être en fait une opportunité pour les métiers, tous, de se remettre en question : chercher à identifier ce que la machine va pouvoir alléger des charges actuelles, imaginer ce à quoi il doit consacrer sa valeur ajoutée.

Créer (***) une nouvelle expérience apprenante, plus riche, plus divertissante, plus apprenante, voilà le challenge qui est lancé pour les formateurs d’aujourd’hui et demain.

Et il n’y a pas de temps à perdre… Car on annonce déjà la vague suivante qui révolutionnera la formation et le développement humain en général, celle de « l’empathie artificielle ».

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Ma chronique Innovation Revue RH&M – Avec les « chatbots », ou « bots », l’intelligence artificielle fait son entrée à la DRH

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Avec les « chatbots », ou « bots », l’intelligence artificielle fait son entrée à la DRH

Contraction de « chat » (« discuter » en anglais) et de « robot », un « chatbot » est un programme informatique capable de dialoguer avec son utilisateur.

Le marketing a très vite compris l’opportunité que constitue un chatbot pour converser avec un client et tirer profit de cette conversation pour augmenter les ventes. Les DRH commencent à découvrir cette nouvelle forme d’intelligence dans leur relation avec les salariés.

Naissances des bots : Turing, Eliza et Big Data

Pour trouver la réponse la plus juste puisée dans une base de données, le chabot analyse des mots-clés, des formulations de phrases…

L’une des premières machines à converser a été inventée par Alan Turing dans les années 1950 en demandant à des sujets de faire la différence à l’aveugle entre une conversation avec un ordinateur et une autre personne.

Et puis il y a eu la machine ELIZA mise au point dans les années 1960 par le MIT. L’objectif était de simuler les réponses d’un thérapeute au cours d’une conversation intime ; l’addiction des malades à ces conversations en a ainsi démontré l’impact.

L’arrivée massive des big data, des données sémantiques et de contenus associés, vient faciliter le développement des bots à tous les niveaux de l’entreprise.

Le marketing pionnier : le succès de taux de conversion à 50%

Aujourd’hui avec ses 900 millions d’utilisateurs sur Messenger, Facebook est certes un acteur
majeur mais ce n’est pas le seul à remettre le bot au goût du jour. Microsoft a également
annoncé sa plateforme de bots pour Skype. Google serait également en train de plancher sur le
sujet pour proposer une solution encore plus pertinente que l’assistant Now.

Source d’innovation « radicale » les bots sont considérés comme réussite pour Pizza Hut,
l’enseigne américaine spécialisée dans la vente de pizza à emporter ou livrer. La promesse :
« Commander une pizza en 3 clics » ; il suffit de passer sa commande sur Facebook ou
Twitter directement depuis l’application de messagerie pour être servi.

Un pari innovant réussi puisque l’enseigne qui annonce « des taux de conversion des
commandes à 50% et de re-commande à 40% ».

Les bots pour les RH : 87% de taux de réponse juste

Des grands groupes comme Axa, Groupama, la Caisse des Dépôts ont déjà recours aux bots
pour répondre instantanément, tous les jours et 24 heures sur 24 à des questions portant sur le
comité d’entreprise, l’entretien annuel, les congés payés ou encore la convention collective ».

Avec un taux de « réponse juste » de 87%, les bots devraient libérer du temps pour discuter
plus en profondeur développement et évolution de carrière.

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« Big data » ? Vive les « Smart data » pour le DRH …

Le « big data » fait aujourd’hui partie de notre univers familier mais souvent représenté comme une énorme menace associée aux effets de la révolution du Digitale. Tout en restant vigilant sur les effets pervers possibles, le DRH peut aujourd’hui exploiter ces « big data » avec de nombreuses applications impossibles autrement. Exploitant les 4V du big data, le DRH commence, et ce n’est que le début, à les utiliser pour pratiquer les RH de manière plus, proche, plus personnalisée, plus « intelligente »… vive les « smart data » !

Le « Volume » pour des RH « prédictives »

Le Volume résulte bien sûr du nombre gigantesque de données qui circule en permanence sur l’ensemble des réseaux numériques dans le monde entier. Ces volumes exponentiels se comptent aujourd’hui non en zettaoctets (10 puissance 21 octets).

Cette source d’informations permet au DRH d’anticiper les mouvements par l’analyse des données internes et externes utiles dans les plans de gestion à court, moyen et long termes.

La  «  Vitesse » pour des RH « agiles »

La Vitesse est en accélération permanente, car les données s’accumulent de seconde en seconde  raccourcissant le délai d’analyse et allongeant le temps nécessaire à la prise de connaissance de toutes ces données instantanées.

De même que l’entreprise exige du salarié d’être agile et d’accélérer tous les processus, la vie du salarié est aujourd’hui en temps réel et les candidats ont aussi des exigences de réactivité voire de proactivité de la part des RH.

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La « Variété » pour des RH « personnalisées »

La Variété des données (privées, publiques, réseaux sociaux, mails, sms, photos, vidéos…) permet d’affiner le profil des candidats et des salariés et de personnaliser la relation en traitant le « parcours salariés » comme les marketers pour les « parcours clients » : gestion des potentiels comme des clients privilégiés, rétention et fidélisation des talents, rémunération variable….

La « Valeur » pour des « RH plus intelligentes »

Quant à la Valeur, elle réside dans la capacité d’analyse de ces milliards de données.

La Harvard Busines Review n’a-t-elle pas élu le métier de « datascientist » comme le métier « le plus sexy du 21ème siècle » ?

De fait tous les métiers liés à l’analyse des données tous secteurs confondus sont en croissance tant en demande -plusieurs millions de postes dans les années à venir- qu’en rémunération -10 à15% selon l’étude mondiale 2016 du cabinet Robert Walters.

« Smart skills » et « Smart culture » pour « Smart data »

Sans compter tous les autres métiers nouveaux à intégrer pour la gestion de ces « big data » : protection physique des données, gestion de data-centers ultra sensibles, système d’exploitation ultra complexes qui nécessitent des profils aux compétences nouvelles…

Et en plus de l’évolution des métiers et de nouvelles compétences, la nécessité de faire évoluer la culture de l’entreprise vers plus d’agilité et de créativité(*) pour adapter les hommes et leur fonctionnement à ces 4V du Big data.

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A l’heure du digital et du virtuel, le présentiel reste essentiel… le DRH garant du bon équilibre

Avec l’arrivée massive du Digital, le virtuel tend à remplir tout l’espace relationnel privé et professionnel. Dans les entreprises les vertus du virtuel ont tendance à être magnifiées, au-delà des réelles avancées en matière d’usage car elles peuvent aussi être source de productivité.

Le 2.0 devient parfois une manne de justification de réductions des coûts. Au nom du Digital on réduit les déplacements, les réunions physiques, on prône le zéro papier, toutefois la motivation des salariés et la coopération dans les équipes nécessitent un juste équilibre de présence physique dont le DRH doit être le garant.

Dématérialisation et présence virtuelle, la productivité version 2.0 »

Parmi les points que l’entreprise voit positivement avec l’arrivée du digital, il y a tout ce qui touche à la dématérialisation avec l’ambition d’excellence des « 5 zéros » : zéro stock, zéro défaut, zéro panne, zéro délai, zéro papier… les imprimantes s’éloignent des postes de travail et leur nombre par salarié diminue, et c’est l’occasion de revoir tous les processus.

Comme pour les documents, la présence physique devient l’objet des attentions de réduction de coûts : le bureau virtuel, avec une interface sur les PC en mobilité ou les espaces collaboratifs partagés sont de nature à augmenter la disponibilité du salarié au delà des horaires de bureau et du poste de travail.

Et que penser de l’arrivée des robots, infatigables, interchangeables et sans récriminations syndicales… Le DRH doit évidemment emboîter le pas des DG et DAF pour gérer cette « déshumanisation »  qui vient modifier sa fonction première.

Plateformes collaboratives, la mise en relation 2.0

Mais le Digital c’est aussi une formidable opportunité pour optimiser le potentiel humain. Avec l’internet les connexions entre les personnes, les idées et les documents permettent d’innover en permanence, de considérer les initiatives de tous dans l’entreprise.

Les plateformes collaboratives permettent d’échanger à distance et remplacent le brainstorming près de la  « machine à café » en permettant aux salariés de converser avec les salariés d’autres continents et d’échanger des procédés qui permettent la cross-fertilisation multi-culturelle.

Et que dire du big data ? cette manne d’informations qui va permettre avec le montée du machine-to-machine et l’arrivée d’analyses des « data-scientists » à offrir des services personnalisés de bout en bout à des clients de plus en plus exigeants… Là encore ce n’est plus sur le point de vente que se situe la vraie guerre commerciale mais  à distance entre un vendeur et un client virtuel …

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Management digital, gestion du paradoxe présence distance

Comme pour la relation client dont l’« expérience » nécessite une présence pleine et satisfaisante  aussi bien virtuelle que réelle, le salarié dans son parcours d’entreprise et pour tenir sa fonction doit pouvoir disposer des outils digitaux qui vont lui permettre d’être plus efficaces et à la fois rester en contact avec ses collègues et ses partenaires.

La tentation du  management par le mail et de la connaissance exclusive par internet a aujourd’hui fait long feu.

Si les télé-réunions (calls, Skype, visioconférences…) permettent d’économiser de l’énergie en déplacement mais  également de bénéficier d’une organisation du travail plus structurée reconnue par tous les télétravailleurs, c’est justement toute la dimension informelle qui manque.

L’échange impromptu, le déjeuner qui permet de sortir du cadre, les rires complices qui créent le réseau informel, la magie du partage du collectif sont autant de moments de présence irremplaçables.

Ainsi toutes les stratégies de formation, qui impliquent au-delà d’un transfert de connaissance un changement de comportement, ou d’empowerment à une vision de transformation nécessitent-elles une présence et d’associer aux outils digitaux des événements dédiés.

Et l’exemplarité du DRH ? vers une DRH « expérientielle » à distance et présente à la fois?

L’exemplarité des dirigeants est une condition sine qua non de tout changement (*). Les comportements se reflétant dans le système, il est essentiel que l’exemple soit donné au plus haut niveau…et notamment du DRH.

Ayant déjà bien amorcé la dématérialisation (du bulletin de salaire, des congés…), la prochaine étape est de revoir l’organisation du travail et de remettre en perspective les moments de présence à valeur ajoutée des salariés dans l’entreprise pour les motiver et… les fidéliser.

(**) « L’innovation, la manager et développer la créativité » Sylvie Brémond Mookherjee ; version papier et e-book disponibles sur www.carnetsdecom.com

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Disruption : Être ou ne pas être disruptif ?

Disruption ? Disruption ? être ou ne pas être disruptif ?…c’est aujourd’hui la question.

Avec l’arrivée du Digital la disruption fait figure de nouveau graal dans l’entreprise. C’était déjà la recherche ultime de tout centre de R&D (l’invention de la technologie ou du procédé qui allait changer le monde ) ou de direction d’innovation  d’entreprise (la fameuse « killer app ! ») mais aujourd’hui la transformation du monde par les usages et l’économie numérique pousse l’ensemble de l’entreprise vers le disruptif. Ultime reconnaissance d’une tendance devenue réalité économique, c’était  le thème du dernier Symposium de Davos.  Nouvelle manière d’appréhender le monde et les transformations, la disruption  remet en question les fonctionnements traditionnels depuis l’organisation en silo, le rôle des managers jusqu’à l’exercice du leadership des dirigeants. Le DRH au cœur des transformations de l’entreprise devient l’homme orchestre de cette nouvelle donne qu’on lui demande d’appliquer à lui-même et à ses équipes…voyage au sein de la disruption.

Disruption et rupture: l’entreprise sous  influence du « Re »

Tout d’abord sait-on que le mot « disruption » est français ? Le Littré le signale dans son dictionnaire il y a plus d’un siècle, synonyme de « cassure », « fracture ». Le mot a été ensuite utilisé par les physiciens pour décrire une « décharge électrique qui se produit avec soudaineté et s’accompagne d’une étincelle » ; c’est au milieu des années 90 que les économistes et les théoriciens du management s’en sont emparés.

Ce mouvement s’accompagne sémantiquement de l’apparition répétée des mots en RE comme ré-enchanter, re-penser, ré-inventer, ré-nover… préfixe magique qui annonce un degré élevé de rupture  et un changement de monde..

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Disruption et innovation : innovation disruptive

Clayton Christensen a été le premier à parler de « technologie disruptive ». Le cas le plus ancien étant le moteur à explosion qui remplace le cheval. Aujourd’hui tous les nouveaux produits et services issus de l’internet et du mobile sont du même ordre. Ils ont induit des changements d’usages qui permettraient difficilement de vivre sans …pensons au moment  où il a pu arriver que nous oublions notre portable !

Ces innovations sont « révolutionnaires » par l’usage nouveau qu’elles ont généré mais également par les conséquences en chaine qui entrainent ce changement global du monde économique et social…et de l’entreprise

Du manager au leader de changement

La rupture en entreprise peut être de différents ordres : arrivée d’un produit inédit (type machine Nespresso pour Nestlé) qui induit un changement de business model, de cœur de métier, de réseau de vente… Les méthodes dites « systémiques » sont idéales (**) pour analyser et accompagner ces changements : type 1 (on change une partie du système) ou type 2 (on remet en question l’ensemble du système …on ne peut plus revenir en arrière).

Le management de ces virages requiert une agilité et une capacité à entrainer les collaborateurs qui ne voient pas toujours a priori l’intérêt de changer et la nécessité de se remettre en question.

Et l’exemplarité du DRH ?vers un DRH disruptif ?

L’exemplarité des dirigeants est une condition sine qua non de tout changement. Les comportements se reflétant dans le système, il est essentiel que l’exemple soit donné au plus haut niveau…et que à l’image de ce qu’en dit Gandhi « soit le changement que tu veux dans le monde ». Il faut également que le DRH soit exemplaire dans sa gestion des « relations humaines », par la  remise en question et l’anticipation d’organisation et de  modes de fonctionnement  en rupture(***)

 (*) « Le dilemme de l’Innovateur » Clayton Christensen

(**) « L’innovation, la manager et développer la créativité » Sylvie Brémond Mookherjee ; version papier et e-book disponibles sur www.carnetsdecom.com

(***) « Le DRH du 3ème Millénaire » Edgard Added

Co-développement ! Le DRH prescripteur et… acteur pour sa propre pratique

Face à toutes les transformations auxquelles il est confronté en tant que prescripteur et contributeur, le DRH se doit d’être exemplaire. À commencer par  gérer la complexité, due à la multiplicité d’acteurs à prendre en compte, de visions souvent paradoxales à ménager  et ce dans des délais que le digital a accéléré.

Inspiré des méthodes d’où a été théorisée la « systémique » c’est à dire Palo Alto, le co-développement est une pratique bien répandue dans la Silicon Valley, son berceau d’origine et creuset d’évolution avec les start-up technologiques qui l’utilisent comme pratique habituelle.

Pour l’avoir pratiquée fréquemment dans mes fonctions en entreprise,  j’observe que cette pratique est aujourd’hui encore sous-utilisée . Je profite de ce billet pour en vanter les bénéfices et la simplicité de pratique.

En quoi consiste un groupe de co-développement ?

Le groupe de co-développement réunit des professionnels désireux d’améliorer leur pratique professionnelle pour l’adapter ou la pousser à un niveau d’excellence.

Les participants échangent leurs points de vue, partagent leurs pratiques et ce dans un esprit s’encouragement  mutuel. La liberté de parole et l’écoute bienveillante permet  l’ouverture de champs de possibles et d’actions d’excellence.

Le groupe de co-développement peut être un acteur de la stratégie depuis sa co-construction jusqu’au déploiement. Selon la finalité et le type de participants (équipe, projet, filière métiers…), il permet à cette  « communauté » de se co-coacher sur l’atteinte de ses résultats.

Ce peut-être également un  espace de régulation, qui permet à un groupe et à ses membres de prendre du recul sur leurs fonctions, leur relation, leurs fonctionnements dans un « cadre sécurisé » pour créer un meilleur équilibre individuel et collectif grâce à la compréhension des dimensions systémiques…

C’est donc une organisation qui permet une prise d’autonomie des salariés et une forme de délégation pour les managers.

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Quels sont les bénéfices du co-développement ?

Il est généralement constaté que de ces groupes de co-développement ressortent :

  • Une communauté de pairs reliés par l’ expérience de ces groupes
  • Un réseau de confiance au sein de l’organisation
  • Un réseau apprenant  (« ce n’est pas une formation mais je me rends compte que j’ai appris »témoignage à la sortie d’un groupe de co-développement ) qui saura réutiliser les techniques pour les situations délicates

Comment ça marche ?

Le codéveloppement professionnel consiste à constituer des groupes de 8 personnes (en moyenne) qui vont vivre une série de 8 rencontres d’une demi-journée, (ou 4 fois une journée) avec un animateur, consultant externe, maîtrisant bien la méthode, sur une durée de 4 à 6 mois.

L’animateur n’est pas là pour animer une formation ni pour faire des apports, mais pour faire découvrir la méthode et pour lancer le groupe dans une dynamique de progrès continu.

Le codéveloppement professionnel est structuré en séquences d’une demi-journée.
Au cours d’une séquence, un participant a convenu d’être le « client » et de présenter au groupe un problème, une préoccupation, un projet (les 3P), c’est à dire un sujet pour lequel il veut voir clair et mieux agir.

Retour d’expérience

Cette approche apporte quelque chose de vraiment différent :

– On ne part pas des concepts et des théories, on part du terrain
– L’implication de chacun est toute de suite forte et étonnante
– Les problèmes traités sont réels, importants. La séance est immédiatement utile
– Des problèmes parfois anciens, ou qui semblaient bloqués, sont regardés autrement et trouvent soudain une issue
– On est orienté vers la décision et l’action
– Les séances qui se répartissent dans la durée favorisent aussi bien le retour sur résultat que l’évolution de chacun.

Du manager au leader co-opératif

La pratique du co-developpement est en soit une pratique utile et apportant des résultats opérationnels et de posture  mais elle implique également des effets induits sur le système managerial transformant le manager en leader co-opératif …au nom du « reflet systémique » le DRH se doit de l’avoir expérimenté au travers d’un groupe de co-développement pilote !