Innover pour la Mode…adapter les métiers à la « Fast Fashion »!

Je vous fais partager mon intervention à l’occasion de l’évènement Paris Fashion Shops le 8 novembre dernier sur le thème « innover pour la mode ».

Créée en 2016 par Jacky Z. Chang, Paris Fashion Shops est la 1ére plateforme B to B dédiée aux professionnels de la mode. Elle compte aujourd’hui 100 0000 références produits mises a disposition de 100 000 détaillants dont 60% à l’étranger. Lauréat de BFM Académie 2019, son président fondateur  avait rassemblé des experts du domaine et m’avait demandé d’intervenir sur la dimension innovation dont PFS a intégré les différents modes avec succès. En effet en quelques années Paris Fashion Shops a su se hisser parmi les start ups prometteuses et Le Figaro n’a pas hésité à la nommer l’« Amazon du B to B ».

La mode c’est le lieu de l’innovation par excellence. Incrémentale avec ses tendances et collections mais également de la disruption en bousculant les codes. L’innovation disruptive, chasse gardée du luxe, s’ouvre aujourd’hui au prêt-à-porter grâce aux possibilités nouvelles ouvertes par le Digital et l’Intelligence Artificielle. Le temps s’accélère et on assiste à l’avènement de la « Fast Fashion ».

Pour Innovation Blossom, l’innovation est une question de talents à faire éclore, d’intelligence à développer en complément de l’intelligence artificielle. Et donc la mode est un terrain d’application passionnant.

En effet, comme tous les secteurs, la mode doit s’adapter au monde qui change. Mais plus que tout autre secteur, étant par essence à la pointe des tendances,  elle est touchée de plein fouet par le digital avec les atouts et contraintes du « commerce unifié » et la vague « éco-friendly ».  Les métiers de la mode doivent  donc évoluer voire  muter.

Je vous fais partager ma vision des challenges pour les 3 métiers au travers des 3 I à développer …et surtout de nouveaux métiers à inventer.

L’ INSPIRATION à renouveler pour  les métiers de la création

Artistes dans l’âme les créateurs de Haute Couture et les stylistes font les tendances. Chaque créateur a innové en marquant l’époque de sa griffe: de Coco Chanel avec sa marinière mondialement copiée aux créatures inspirées des mangas d’ Olivier Rousteing pour rebooster Balmain. Chaque année, et 2 fois par an,  les professionnels ont à relever le défi des nouvelles collections. Il s’agit d’un exercice d’innovation « incrémentale » : améliorer ou changer un produit qui permettra de revendiquer la nouveauté, marquer la saison. Hors le risque d’épuisement de la profession, les recettes de l’incrémental fonctionnent bien : rallonger ou raccourcir cheville, genou, cuisse,  passer des imprimés jungle à l’uni, favoriser un accessoire phare…Peu coûteuses, ces innovations  sont porteuses de chiffre d’affaires par renouvellement de l’offre.

Mais c’est la « disruption », en mode comme dans les autres secteurs, qui est le graal de l’innovation. C’est jusqu’à présent le domaine des grands créateurs et du luxe. Citons Yves Saint- Laurent, roi de la disruption en bousculant les codes  établis, qui a su imposer par exemple le Smoking pour les femmes, le caban dans la rue, sortir l’imprimé léopard de la vulgarité.

Aujourd’hui, tous les codes ayant été revisités, c’est le  digital le nouveau champ d’inspiration : créer des vêtements intelligents, connectés au vestiaire ou à l’agenda, reflet calculé en IA de ma trace numérique tant en couleur que style et taille, leur permettre de changer de couleur en un clic… permettre au client de devenir son propre créateur ? de changer , de se changer de plus en vite et de plus en plus souvent.

Autant de compétences nouvelles pour le styliste qui viennent s’ajouter aux capacités d’imagination et de dessin. Il faut élargir le champ d’inspiration de ce métier de la mode créatif par excellence pour exploiter les opportunités créatives notamment du Digital et qui s’ouvre au prêt-à-porter avec la « Fast Fashion ».

L’ INTELLIGENCE TECHNIQUE à élargir pour les métiers de la production

La fabrication et la logistique sont aussi déterminantes en innovation que la création. Pour permettre, selon la définition de l’innovation en cours à Harvard,  « à l’idée de toucher le marché », les métiers de la production sont essentiels : les modélistes, les petites mains des stylistes, les contrôleurs qualité, tous les métiers techniques…

Mais eux-aussi vont devoir évoluer, à commencer par celui d’ingénieur technique ou R&D textile pour inventer les nouvelles matières respectueuses de l’environnement. Il s’agira d’innovation incrémentale par amélioration et substitution. Et un nouveau challenge se présente avec l’accélération du temps digital qui impose des temps de production encore plus courts tout en maintenant le niveau de qualité.

Le Digital encore, avec ses imprimantes 3D notamment, suppose une maîtrise technologique supplémentaire aux compétences textiles classiques. Et vraiment disruptive, la possibilité qui va être offerte aux clients, sans être des spécialistes techniques, de fabriquer eux-mêmes leurs modèles. Ce sera aussi la possibilité, en fabricant soi-même, de supprimer les délais de distribution donc de succomber à la Fast Fashion !La suprématie technique des fabricants est donc à redéfinir à l’ère du prêt-à-porter sur mesure ! 

L’INTELLIGENCE CLIENTS  à augmenter pour les métiers de la vente

Dans un environnement de concurrence mondiale, les métiers de la vente exigent un sens affuté de la mode. Les jeunes diplômés d’école de commerce sont recherchés pour les postes de « chef de produit marketing » pour développer les marques du luxe ou de prêt à porter. Le digital fait partie intégrante de la stratégie de communication voire de commercialisation avec le e-commerce. Les exigences du commerce unifié démultiplient les compétences des différents canaux à mixer. Les profils hybrides, mode, marketing et digital sont idéaux pour ces fonctions.

Coté Retail, le profil évolue également. Pour faire face  au e-commerce, à la performance de mise à disposition d’Amazon ou de plateforme spécialisées dans le textile, les retailers doivent repenser leur rôle et leurs espaces. Le digital a déjà bousculé le métier d’acheteur avec les comparatifs en quelques clicks. Les chefs de produit marketing et les retailers doivent intégrer ces nouvelles possibilités pour améliorer leur rentabilité et rester compétitif. Pour les 2, l’accélération des temps de création et mise à disposition est une réalité de la Fast Fashion à prendre en compte.

Mais l’élément de différenciation résidera dans la capacité à établir la relation. Pour le retailer il s’agit de donner envie au client de venir et revenir : en plus de la mise à disposition d’articles  sélectionnés , de créer une boutique chaleureuse et un accueil personnalisé qui devra faire mieux que l’algorithme des plateformes de vente. Pour le chef de produit marketing il convient d’utiliser les nouveaux modes d’innovation notamment la co-innovation en associant le client à ses réflexions.

En matière d’innovation client, tous les secteurs ont d’ores et déjà adopté le Design Thinking consistant à créer l’empathie avec le client pour identifier ses besoins profonds et co-créer avec lui le produit de ses rêves. A quand « le consomm’acteur » pour la mode ?

INTELLIGENCE DE LA COORDINATION pour devenir créateur, producteur, diffuseur, partenaire  sur plateforme 

Avec l’arrivée de plateformes, telle que notamment Paris Fashion Shops, commencent à émerger de nouveaux métiers, des fonctions multidisciplinaires associant création/marketing/ achat/ vente /digital/ organisation. Ces missions  ne peuvent être tenues que par des profils hybrides qui ont le sens du business mais également la culture technique pour gérer les services digitaux associés. Ces profils en intégrant les différentes composantes du métier peuvent permettre de gagner du temps sur les cycles de création production et logistique et remplir les attentes clients séduits par la Fast Fashion.

De plus pour réussir cette mission il faut être capable de fonctionner en transversalité complète en interne avec les différents métiers et en externe avec les partenaires et sous-traitants.

Parmi toutes les plateformes, celles du secteur de la mode peuvent jouer la différence avec l’attrait des produits et la nécessaire créativité pour étonner. Le professionnalisme accru pour aborder les marchés d’aujourd’hui touche aussi ce secteur qui sort de l’image parfois superficielle de créations éphémères pour entrer dans les usages quotidien rendus possibles par le digital

Lieu d’innovation par excellence la mode n’a pas fini de nous étonner pour notre plus grand plaisir !

Dernières conférences

« La créativité « Pour Pulvériser le Plafond de Verre »

Conférence pour les femmes qui veulent changer leur vie, faire exploser leur carrière dans le cadre du programme PPV par Connecting Women

innovation levier transformation sociale

L’innovation levier de transformation dans l’habitat social

Au coeur de toutes nos connexions, l’habitat est touché par plusieurs vagues… La vague digitale mais aussi la vague du développement durable qui impose de nouvelles règles entre bâtisseurs et habitants des logements. Pour l’habitat social, la mesure concernant les APL lui fait affronter en plus une baisse des revenus. L’innovation est alors un recours nécessaire pour trouver des solutions. 

De nouveaux financements pour combler le manque à gagner des revenus de l’APL, tout en restant vigilant sur l’important poids du réglementaire dans le domaine. Innover avec, ou plutôt malgré, le code de la Construction et de  l’Habitation exige une réelle créativité !

innovation levier transformation sociale

L’innovation concerne depuis toujours les techniques du bâtiment. Aujourd’hui la construction exige la prise en compte de la transition énergétique(consommation réduite, accès électriques…) mais aussi de nouveaux procédés favorisés par les nouvelles technologies apparaissent : construction d’une maison par imprimante 3D comme à Nantes avec Batiprint selon un procédé mis au point par Bouygues Construction. Non seulement la construction est facilitée mais en plus à très bas prix…au point que les chinois lorgnent sur cette innovation française pour leurs programmes de logements sociaux du coté de Pékin. Les robots viennent aussi suppléer aux manœuvres sur les chantiers pour les taches difficiles.

Le Digital avec ses nouvelles technologies et nouveaux usages rend les locataires plus exigeants …comme pour tous les domaines de la vie courante ils demandent à être « acteurs » de leur logement, choisir, personnaliser leur habitat. On parle même d’« habitat participatif ». Habiteo , une start up qui aide les promoteurs à se digitaliser en proposant des plateformes d’échanges ente promoteurs et futurs acquéeurs vient de lever 6 millions d’euros. Les quartiers génèrent aussi des associations solidaires qui permettent l’expression de besoins culturels différents et enrichissants pour la version finalisée.

Plus globalement l’ensemble des métiers du logement social sont impactés, par l’arrivée de l’intelligence artificielle, des big data et des objets connectés…à commencer par les gardiens qui ont un rôle de présence que ni les robots ni les chatbots ne pourront remplacer : une présence humaine et chaleureuse, qui demande à être harmonisée avec cette nouvelle vision globale de l’habitat social.

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La créativité dans tous ses états

3 Conférences complémentaires pour une formation complète et pratique de la créativité

« Je n’ai aucun talent seulement une curiosité passionnée ». Avec modestie Albert  Einstein donne à comprendre que la créativité est un jeu pour lui, une manière d’être. Et c’est vrai que la personne créative l’est par passion mais aujourd’hui pour les entreprises  la créativité est devenue une compétence, un must du savoir-être… Tout manager doit être capable de mener une transformation et donc recourir au potentiel créatif de ses équipes pour leur adaptation. Le DRH et le manager doivent répondre à ces 3 questions sur la créativité : « L’innovation est une compétence clé aujourd’hui mais comment la rendre accessible à tous ? » «  Le profil d’innovateur : comment identifier les préférences d’innovation et comment faire fonctionner les différents profils ensemble ? » « La créativité peut aider à résoudre des problèmes : comment faire ? 3 formations complémentaires.

1ère session : Comprendre la créativité pour l’adopter et avoir envie de développer son potentiel créatif

Autrefois domaine réservé aux professionnels de l’innovation, la créativité a fait son entrée dans l’entreprise au travers de l’invention à la R&D et du brainstorming pour les nouveaux produits et la publicité au marketing. A l’instar de Steve jobs pour qui « l’innovation est une passion brûlante », aujourd’hui, innover est devenu une compétence que tout salarié doit développer pour améliorer son savoir-être et sa contribution à la performance de l’entreprise.

Etre créatif c‘est une preuve d’agilité, d’engagement, d’initiative… Autant d’attitudes qui peuvent être naturelles pour certains mais très inhabituelles pour d’autres. Pour les premiers c’est un environnement souple et convivial qui leur permettra de libérer en confiance la créativité qu’ils ont naturellement en eux ; pour les autres, il faudra développer cette aptitude par des formations à l’écoute bienveillante, au lâcher prise… Et leur permettre d’appliquer leur rôle favori à l’étape du process d’innovation la mieux adaptée.

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2ème Session : Connaître son profil d’innovateur pour identifier ses préférences créatives et composer son programme de développement

Différents outils permettent de mettre en évidence les préférences de chacun. Le MBTI qui au travers des dichotomies « sensation-intuition » et « jugement-perception » permet d’identifier les profils d’innovateurs. Pour information Steve Jobs et Bill Gates seraient ENTJ !

La méthode Foursights© mise au point par Gérard Puccio de l’Ecole de Buffalo d’où vient le « brainstorming » permet  d’identifier  4 grands profils dont  l’idéateur qui caractérise les plus naturellement créatifs. Celui qui passe ce simple test en quelques minutes , s’il favorise plutôt l’étape d’analyse du problème, un « clarificateur », la phase de production d’idées un « idéateur » ; la recherche de « solution », un « développeur» ou le passage à « l’action » un « réalisateur ».

On peut également combiner  ces différentes préférences et l’idéal est  de parvenir à couvrir les 4 pour être un innovateur complet !

3ème session : Savoir diverger et converger pour résoudre ses problèmes grâce à la créativité

La méthode de la CPS (Creative Problem Solving)(*) qui permet de clarifier le problème, trouver des idées et appliquer des solutions pour agir, utilise lors de ces 4 étapes une phase de divergence ou la créativité a à chaque fois sa place et une phase de convergence pour décider des idées et solutions clés.

Cette alternance entre « je scanne les solutions » et « je focuse pour agir » permet de bénéficier des compétences d’analyse et de synthèse où chacun peut trouver sa place . Ainsi avec la créativité qui permet de trouver des solutions « tout problème devient une opportunité ».

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NBIC et santé 4.0 : Innover pour l’homme « augmenté »

Tous les secteurs sont aujourd’hui impactés par la transformation digitale, et le domaine de la santé et du social est particulièrement touché. C’est l’objet de conférences sur l’innovation pour lesquelles je suis sollicitée.

« L’homme augmenté » au sens de l’homme qui verra les limites de la vie repoussées, la maladie  vaincue et donc la fin de la mort est au cœur des réflexions prospectives du domaine de la santé.

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L’arrivée effective et massive des NBIC accélère le changement 

Les premières études d’impact des Nanotechnologies contre la tumeur du cancer viennent d’ être présentées au Congrès d’Oncologie de Boston (ASCO) grâce à Nanobiotix, une startup française qui plus est ! Les Biotechnologies sont aujourd’hui entrées dans la phase de guerre industrielle si l’on considère les 600ME  investis par an annoncés par  Sanofi. L’Intelligence Artificielle avec ses robots ultra-perfectionnés est en train de révolutionner la chirurgie et les Sciences Cognitives n’en sont qu’à leur début, mais déjà prometteurs, avec les recherches sur l’empathie artificielle.

L’arrivée de nouveaux acteurs dans le domaine de la santé 

Pour la première fois un acteur extérieur à la recherche académique va lancer une étude sur la santé de 10 000 personnes .Qui ? Google …et tout le GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) est sur  « La mort de la mort » , pour le business et au nom également d’une vision du monde illustrée par le courant du « transhumanisme » .

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Le patient 4.0… un patient impatient

Dans le même temps on assiste à une révolution du service dans tous les secteurs de la vie et la santé fait encore partie des domaines qui va devoir accélérer. Les jeunes générations, adeptes de l’internet, commencent à s’engouffrer dans les quelques services  qui préfigurent l’uberisation médicale : prendre ses Rdv, consulter ses résultats d’analyse… et leur rêve acheter des médicaments (qui n’est pas un achat plaisir quand on a 40 de fièvre !) sur internet. Jusqu’où les réglementations pourront elles tenir face aux demandes d’usages ?

Du mythe du « docteur » à celui du  « Docteur 4.0 »

Aujourd’hui la moyenne d’âge du personnel médical est de 54 ans en France…on peut en effet se poser la question du « numerus clausus » pour assurer le renouveau et d’un « Ordre des Médecins »  qui date du régime de Vichy ! Pour faire face à l’inévitable transformation du domaine de la santé, les métiers médicaux vont devoir évoluer….pourront-ils échapper à la prédiction des 40% de métiers qui vont disparaître ? Les jeunes générations de médecins semblent bien dans cette mouvance en considérant à 71% l’ « uberisation de la médecine » comme un progrès et prêts à relever le défi du renouveau  de la santé par l’innovation.

Ma chronique Innovation Revue RH&M – Les chatbots et l’intelligence artificielle vont-ils tuer les formateurs ?

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