secret labos peau humaine imprimante

Dans le secret des Labos… de la peau humaine fabriquée par imprimante

C’est une série passionnante sur l’innovation « Dans les secrets des labos » que publie « l’Eté du Figaro ». L’édition du 21 juillet est consacrée à la fabrication de peau humaine par une start up bordelaise qui est à l’honneur : Poeietis.

Dirigée par Fabien Guillemot, docteur en Sciences des Matériaux, chercheur à l’Inserm qui s’est lancé il y a 2 ans dans l’entrepreunariat, cette start-up a mis au point une « bio-imprimante 3D » qui peut imprimer 1cm2 de peau en 10 minutes !

Même s’il existe d’autres bio-imprimantes 3D dans le monde, celle-là parvient à cette production exceptionnelle grâce à une technologie « laser » pour déposer la matière là où les autres utilisent des seringues ou des jets d’encre. Le jet qui se forme tombe sur le support avec une précision de l’ordre de 20 microns soit la taille d’une cellule.

Puis il faut un peu de patience…de l’ordre de 3 semaines pour obtenir une « peau exploitable » « composée de derme et d’épiderme » et qui puisse « réagir » pour mener les différents types d’expériences des laboratoires pharmaceutiques ou cosmétiques.

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Une manne que cette invention quand on sait que la France est le plus gros pays en terme de R&D en matière de cosmétiques !et les investisseurs ne s’y sont pas trompés…la dernière levée de fond de la start up a atteint 2,5 millions d’euros ! ce qui lui laisse 2 années de visibilité financière.

Et le chercheur devenu entrepreneur de regretter mais en l’exprimant comme une critique pour contribuer au progrès « Je trouve dommage que la prise de risque scientifique et technologique ne soit pas plus encouragée. Aujourd’hui les processus d’évaluation des chercheurs et de sélection des projets pour leur financement conduisent à l’effet inverse : le soutien va en majorité à des projets qui ne sortent pas des sentiers battus. Après le démarrage du projet en 2006, il nous a fallu attendre 4 ans avant de publier les premiers résultats sur la bio-impression par laser. Les projets ambitieux nécessitent des moyens mais aussi du temps. Il faut l’accepter et la recherche française, par le statut des chercheurs et leur qualité, présente un avantage compétitif qui est aujourd’hui insuffisamment exploité »

Ma chronique Innovation Revue RH&M – Du conflit comme source d’innovation et de collaboration

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« 3 mots pour Paris » le film événement des Cokau Lab vient de sortir sur le net

Le jeune duo de réalisateurs innovants  Achille Coquerel et Thomas Kauffmann vient de sortir sa dernière production « 3 mots pour Paris »… Après le succès de « 3 mots pour  New York » qui leur avait  plusieurs millions de vues sur le net, le duo recidive avec notre capitale. Il a lancé le 27 avril un site qui vous permet de générer un court métrage avec les trois mots qui définissent le mieux pour chacun  la Ville lumière.

Ayant fait partie des plusieurs centaines d’interviewés dans les rues de Paris ces 2 dernières années et ayant été sélectionnée pour  le lancement de la video je vous la livre en lien dans ce billet.

De Cokau au Cokau Lab 

Ils ont travaillé ensemble de 2006 à 2012 en tant que rédacteurs et motion designers dans un studio audiovisuel à Paris. En 2010, ils ont décidé de créer Cokau pour pouvoir  repousser leurs limites artistiques à travers la création de plusieurs vidéos expérimentales.

En 2012, ils ont remporté le Prix Vimeo de la meilleure vidéo expérimentale pour leur vidéo Prie Dieu ce qui les a confortés dans la création de leur propre studio comme associés: Cokau Lab.

Avec Cokau Lab ils expérimentent  la fusion de l’édition,du design visuel et sonore à la fois.

« 3 mots pour New York »

Aux États-Unis, les deux compères ont arpenté les rues de la Grande Pomme pour demander aux gens de décrire leur ville en trois mots.  découle du même concept.

Pour ce projet consacré à la capitale française, les gens sont directement sollicités, depuis leur ordinateur, pour générer leur propre film, monté en fonction des mots clés qu’ils tapent sur l’écran d’accueil. Trois mots, trois idées, un chargement ultrarapide, et un court métrage de quelques secondes apparaît sous vos yeux.

Métro, apéro, resto…

Thomas et Achille ont tourné près de 4 500 plans dans tout Paris, et les ont associés à 90 000 tags. L’algorithme fait le reste. Le site a pris beaucoup de temps au studio Cokau et n’a pas ambition à générer quelque profit que ce soit. Achille explique :

“On voulait partager le regard qu’on a sur Paris avec les gens, partager notre vision de la ville. Il y a quelque chose de très personnel là-dedans.”

Espérons que « ces 3 mots pour Paris » connaitront le même succès que celui de Big Apple!

Optical Center : une stratégie disruptive

Le 5ème réseau d’opticien de France vient d’annoncer son lancement dans la chirurgie de l’œil. Osé quand son coeur de métier est de vendre des lunettes ! Cela peut sembler paradoxal mais c’est le fruit d’une réflexion mûrie par Laurent Levy, le PDG du groupe Optical Center.

Ouverte à Lyon, la première clinique de chirurgie réfractive du groupe d’opticiens propose des interventions pour l’ensemble des problèmes de vision :myopie, presbytie, hypermétropie.

Pour ce patron innovant le fait que « des ophtalmologues salariés du groupe Optical Center opèrent des patients en moins de 15 minutes et cela leur change la vie » apparaît comme une évidence.

De même qu’il y a quelques années ils ont été les premiers à vendre des lunettes sur internet et les premiers opticiens à se lancer dans les appareils auditifs, Optical center est aujourd’hui le premier à investir dans la chirurgie réfractive et avec un investissement de plus d’un million d’euros !

Un vraie démarche disruptive qui révolutionne à la fois le cœur de métier (vendre des lunettes) et le business model… Mais en étendant petit à petit vers le service complet aux moins bien voyants et moins bien entendants ! Une rupture pour eux aussi que ce service global !

Big Data le marche du big data is beautiful

Big Data : le marché du « big » is beautiful

Le « Big Data » est devenu un mot à la mode  et bien souvent dans mes interventions sur l’innovation et le Digital, il m’est demandé d ‘approfondir ce mot-valise qui résonne digital et problématique d’entreprise 2.0.

D’abord, on doit dire « les » big data puisqu’il s’agit littéralement  « des grosses données ». En fait derrière  ce « big » se cache l’arrivée d’un flux exponentiel qu’on peut caractériser par une série de  V : Volume, Vitesse, Variété, Valeur…

Le Volume résulte bien sûr du nombre gigantesque de données qui circulent en permanence sur l’ensemble des réseaux numériques dans le monde entier : données publiques, privées, issues de nos échanges de mail, SMS, des réseaux sociaux… Ces volumes exponentiels se comptent aujourd’hui non plus en petaoctets (10 puissance 15 octets), ni même en exaoctets (10 puissance 18 octets) mais en zettaoctets (10 puissance 21 octets)…

Et quand on imagine qu’un petaoctet représente l’équivalent de deux milliards de photos de résolution moyenne ! Le stockage et la sécurisation de ces données sont évidemment les problèmes majeurs… Et le cloud computing, le stockage dans le  fameux « nuage » est une des solutions avec des « data centers » spécialisés.

Big Data le marche du big data is beautiful

La Vitesse est en accélération permanente, car les données s’accumulent de seconde en seconde  raccourcissant le délai d’analyse et allongeant le temps nécessaire à la prise de connaissance de toutes ces données instantanées… Imaginons que pour voir toutes les vidéos postées sur Youtube il faudrait une vie de 600 ans sans dormir !

La Variété des données est une nouvelle réalité aussi car elles sont issues de sources les plus variées : chaque individu devient un créateur de contenus avec ses mails, SMS, transfert de photos, de musique, de vidéos, les échanges sur les réseaux sociaux, les messageries instantanées. Les datas proviennent aussi des 15 milliards d’objets connectés dont le nombre est aussi exponentiel.

Quant à la Valeur, elle réside dans la capacité d’analyse de ces milliards données. Toute la société est concernée et l’analyse de ces données représente des enjeux économiques et sociaux considérables dont on découvre de nouveaux potentiels chaque jour. Aujourd’hui tous les champs d’analyse sont concernés mais ceux qui en ont déjà fait leur priorité sont une meilleure connaissance des clients et des marchés, la science par une accumulation de connaissances impossible jusqu’alors…

Ce domaine du big data devient un vrai marché à lui même :en stockage, sécurisation , analyse… Et l’un des métiers considéré aujourd’hui comme « le plus sexy » par la Harvard Business Review est celui de « data Scientist »… et si « Big devenait « beautiful » ?

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A l’heure du digital et du virtuel, le présentiel reste essentiel… le DRH garant du bon équilibre

Avec l’arrivée massive du Digital, le virtuel tend à remplir tout l’espace relationnel privé et professionnel. Dans les entreprises les vertus du virtuel ont tendance à être magnifiées, au-delà des réelles avancées en matière d’usage car elles peuvent aussi être source de productivité.

Le 2.0 devient parfois une manne de justification de réductions des coûts. Au nom du Digital on réduit les déplacements, les réunions physiques, on prône le zéro papier, toutefois la motivation des salariés et la coopération dans les équipes nécessitent un juste équilibre de présence physique dont le DRH doit être le garant.

Dématérialisation et présence virtuelle, la productivité version 2.0 »

Parmi les points que l’entreprise voit positivement avec l’arrivée du digital, il y a tout ce qui touche à la dématérialisation avec l’ambition d’excellence des « 5 zéros » : zéro stock, zéro défaut, zéro panne, zéro délai, zéro papier… les imprimantes s’éloignent des postes de travail et leur nombre par salarié diminue, et c’est l’occasion de revoir tous les processus.

Comme pour les documents, la présence physique devient l’objet des attentions de réduction de coûts : le bureau virtuel, avec une interface sur les PC en mobilité ou les espaces collaboratifs partagés sont de nature à augmenter la disponibilité du salarié au delà des horaires de bureau et du poste de travail.

Et que penser de l’arrivée des robots, infatigables, interchangeables et sans récriminations syndicales… Le DRH doit évidemment emboîter le pas des DG et DAF pour gérer cette « déshumanisation »  qui vient modifier sa fonction première.

Plateformes collaboratives, la mise en relation 2.0

Mais le Digital c’est aussi une formidable opportunité pour optimiser le potentiel humain. Avec l’internet les connexions entre les personnes, les idées et les documents permettent d’innover en permanence, de considérer les initiatives de tous dans l’entreprise.

Les plateformes collaboratives permettent d’échanger à distance et remplacent le brainstorming près de la  « machine à café » en permettant aux salariés de converser avec les salariés d’autres continents et d’échanger des procédés qui permettent la cross-fertilisation multi-culturelle.

Et que dire du big data ? cette manne d’informations qui va permettre avec le montée du machine-to-machine et l’arrivée d’analyses des « data-scientists » à offrir des services personnalisés de bout en bout à des clients de plus en plus exigeants… Là encore ce n’est plus sur le point de vente que se situe la vraie guerre commerciale mais  à distance entre un vendeur et un client virtuel …

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Management digital, gestion du paradoxe présence distance

Comme pour la relation client dont l’« expérience » nécessite une présence pleine et satisfaisante  aussi bien virtuelle que réelle, le salarié dans son parcours d’entreprise et pour tenir sa fonction doit pouvoir disposer des outils digitaux qui vont lui permettre d’être plus efficaces et à la fois rester en contact avec ses collègues et ses partenaires.

La tentation du  management par le mail et de la connaissance exclusive par internet a aujourd’hui fait long feu.

Si les télé-réunions (calls, Skype, visioconférences…) permettent d’économiser de l’énergie en déplacement mais  également de bénéficier d’une organisation du travail plus structurée reconnue par tous les télétravailleurs, c’est justement toute la dimension informelle qui manque.

L’échange impromptu, le déjeuner qui permet de sortir du cadre, les rires complices qui créent le réseau informel, la magie du partage du collectif sont autant de moments de présence irremplaçables.

Ainsi toutes les stratégies de formation, qui impliquent au-delà d’un transfert de connaissance un changement de comportement, ou d’empowerment à une vision de transformation nécessitent-elles une présence et d’associer aux outils digitaux des événements dédiés.

Et l’exemplarité du DRH ? vers une DRH « expérientielle » à distance et présente à la fois?

L’exemplarité des dirigeants est une condition sine qua non de tout changement (*). Les comportements se reflétant dans le système, il est essentiel que l’exemple soit donné au plus haut niveau…et notamment du DRH.

Ayant déjà bien amorcé la dématérialisation (du bulletin de salaire, des congés…), la prochaine étape est de revoir l’organisation du travail et de remettre en perspective les moments de présence à valeur ajoutée des salariés dans l’entreprise pour les motiver et… les fidéliser.

(**) « L’innovation, la manager et développer la créativité » Sylvie Brémond Mookherjee ; version papier et e-book disponibles sur www.carnetsdecom.com

DRHM Distruption

Disruption : Être ou ne pas être disruptif ?

Disruption ? Disruption ? être ou ne pas être disruptif ?…c’est aujourd’hui la question.

Avec l’arrivée du Digital la disruption fait figure de nouveau graal dans l’entreprise. C’était déjà la recherche ultime de tout centre de R&D (l’invention de la technologie ou du procédé qui allait changer le monde ) ou de direction d’innovation  d’entreprise (la fameuse « killer app ! ») mais aujourd’hui la transformation du monde par les usages et l’économie numérique pousse l’ensemble de l’entreprise vers le disruptif. Ultime reconnaissance d’une tendance devenue réalité économique, c’était  le thème du dernier Symposium de Davos.  Nouvelle manière d’appréhender le monde et les transformations, la disruption  remet en question les fonctionnements traditionnels depuis l’organisation en silo, le rôle des managers jusqu’à l’exercice du leadership des dirigeants. Le DRH au cœur des transformations de l’entreprise devient l’homme orchestre de cette nouvelle donne qu’on lui demande d’appliquer à lui-même et à ses équipes…voyage au sein de la disruption.

Disruption et rupture: l’entreprise sous  influence du « Re »

Tout d’abord sait-on que le mot « disruption » est français ? Le Littré le signale dans son dictionnaire il y a plus d’un siècle, synonyme de « cassure », « fracture ». Le mot a été ensuite utilisé par les physiciens pour décrire une « décharge électrique qui se produit avec soudaineté et s’accompagne d’une étincelle » ; c’est au milieu des années 90 que les économistes et les théoriciens du management s’en sont emparés.

Ce mouvement s’accompagne sémantiquement de l’apparition répétée des mots en RE comme ré-enchanter, re-penser, ré-inventer, ré-nover… préfixe magique qui annonce un degré élevé de rupture  et un changement de monde..

DRHM Distruption

Disruption et innovation : innovation disruptive

Clayton Christensen a été le premier à parler de « technologie disruptive ». Le cas le plus ancien étant le moteur à explosion qui remplace le cheval. Aujourd’hui tous les nouveaux produits et services issus de l’internet et du mobile sont du même ordre. Ils ont induit des changements d’usages qui permettraient difficilement de vivre sans …pensons au moment  où il a pu arriver que nous oublions notre portable !

Ces innovations sont « révolutionnaires » par l’usage nouveau qu’elles ont généré mais également par les conséquences en chaine qui entrainent ce changement global du monde économique et social…et de l’entreprise

Du manager au leader de changement

La rupture en entreprise peut être de différents ordres : arrivée d’un produit inédit (type machine Nespresso pour Nestlé) qui induit un changement de business model, de cœur de métier, de réseau de vente… Les méthodes dites « systémiques » sont idéales (**) pour analyser et accompagner ces changements : type 1 (on change une partie du système) ou type 2 (on remet en question l’ensemble du système …on ne peut plus revenir en arrière).

Le management de ces virages requiert une agilité et une capacité à entrainer les collaborateurs qui ne voient pas toujours a priori l’intérêt de changer et la nécessité de se remettre en question.

Et l’exemplarité du DRH ?vers un DRH disruptif ?

L’exemplarité des dirigeants est une condition sine qua non de tout changement. Les comportements se reflétant dans le système, il est essentiel que l’exemple soit donné au plus haut niveau…et que à l’image de ce qu’en dit Gandhi « soit le changement que tu veux dans le monde ». Il faut également que le DRH soit exemplaire dans sa gestion des « relations humaines », par la  remise en question et l’anticipation d’organisation et de  modes de fonctionnement  en rupture(***)

 (*) « Le dilemme de l’Innovateur » Clayton Christensen

(**) « L’innovation, la manager et développer la créativité » Sylvie Brémond Mookherjee ; version papier et e-book disponibles sur www.carnetsdecom.com

(***) « Le DRH du 3ème Millénaire » Edgard Added

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Avec le Digital, l’exigence client va au-delà de l’expérience de vente pour s’ancrer dans la RSE

Selon une enquête de l’Institut Viavoice (février 2016), les Français réclameraient une plus grande transparence sur les activités commerciales et fiscales de Google, Facebook et Uber. En effet « 70% des sondés estiment « choquants » le fait que certaines majors du numérique ne payent pas ou peu d’impôt en France ».

Un effet logique quand le contribuable est lui même taxé sans aucun échappatoire possible et que sont publiés les taux d’imposition de ces géants, du service, premières capitalisation boursières mondiales. Par exemple , et pour ne citer que celui-ci, selon la BBC, « Apple ne payerait que 2% d’impôts sur ses bénéfices réalisés en dehors des États-Unis… ».

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Et l’expérience client aussi excellente soit-elle n’est pas suffisante. Sans vouloir jouer la moralisation, il y a le constat objectif d’un consommateur attiré par une excellence service sans comparaison (ou presque) qui est dans le même temps un citoyen redevable de ses impôts au centime près.

Si les vertus d’Uber sont reconnues pour la qualité de son service une grande partie de l’opinion a adhéré à la plainte des chauffeurs de taxis (sans pour autant adhérer aux méthodes pour se défendre) de cette injustice à payer leur « plaque » qui n’est qu’une taxe supplémentaire …

Cette attention à la responsabilité sociale d’entreprise  s’adresse d’ailleurs tant aux grands du GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qu’à des entreprises tricolores champions de la nouvelle économie du numérique (Leboncoin, Blablacar…).

Ainsi je serais tentée de rêver que ces géants de l’innovation service (et qui n’a pas vécu la magie du service Amazon ou Uber ?) réunissent leur force de créativité pour inventer la nouvelle économie, pour créer non seulement de nouveaux produits et de nouveaux usages mais aussi pour inventer les règles du nouvel ordre économique et social.

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Evolution et optimisation de la relations entre grands groupes & start ups

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Le Club des Directeurs de l’Innovation du 18 février 2016, réuni au Bastille Design Center, était consacré aux relations entre grands groupe et start ups. Marc Giget, directeur de l’IESCI (Institut Européen des Stratégies Créatives ) a ouvert l’après-midi de réflexion et d’échanges sur cette tendance du « small is beautiful » par une analyse nourrie d’études de référence (Nesta, Accenture…) les plus récentes sur le sujet.

L’accueil de start ups au sein des grands groupes : un phénomène récent en pleine croissance

Phénomène récent qui remonte à peine à une dizaine d’années la majorité des incubateurs est aujourd’hui externes, adossés à des universités ou des villes. Ces structures d’accueil hors entreprises  sont des structures commerciales ou ONG soutenues par les entreprises et la région ou la ville : 270 en Europe dont moitié financées par la ville qui les accueille.

Une 20aine de villes ont pris le lead: Palo Alto, Tel Aviv, NYC, Londres, Berlin… Paris y est en assez bonne place avec le  NUMA qui  est un succès en terme d’image et de notoriété, soutenu par la ville de Paris, Orange, Google…

Mais on peut dire que au-delà des résultats objectifs la start up est devenue un vrai modèle, un mythe au delà du raisonnable…on constate un phénomène de fascination pour le « small is beautiful »  et qui est  contagieux pour l’entreprise; le phénomène des « corporate accelerators » commence donc à émerger également.

En Europe on  dénombre 185 accélérateurs dont 116 en Allemagne …une avance qu’on peut imputer au développement des PME/PMI et ETI. Aujourd’hui on voit se créer des accélérateurs d’entreprise  principalement dans les services et le secteur financier (Orange Fab, Barclays…) mais l’industrie y arrive aussi (Airbus, Total…).

Et si le CAC 40 compte en ce début 2016 38 directeurs de l’Innovation  la moitié aura un incubateur à fin 2016.

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Pourquoi ce rapprochement ? les intérêts réciproques

Ce rapprochement start-up et grande entreprise peut prendre différentes formes et répondre à des finalités différentes aussi.

L’intrapeuneurship pour les grandes entreprises en est la motivation première : pour développer des projets par l’open innovation, accélérer leur mise en oeuvre.

Selon Accenture Research, « 75% des start-upers travaillaient en grande entreprise  et ont préféré créer une start-up pour développer leur idée ». L’agilité est clé dans le phénomène de création ou d’intégration des start ups.

Manager en mode start up c’est manager l’agilité

Pour les start-ups cet adossement a de nombreux avantages : entrer dans le marché, récupérer du cash, se faire accompagner pour le business plan, enrichir le branding pour gagner en légitimité et favoriser les grosses levées de fond… Bénéficier du mentoring d’experts maison…

Aujourd’hui près de la moitié  des start-ups établies (47%) ont un partenariat avec un grand groupe.

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Optimisation de la relation aux start ups et enjeux stratégiques

Les conclusions issues de l’ étude Nesta, fondation anglaise non commerciale, résultent  de l’analyse de 12 retours d’expérience (BMW, BNP…) mettant en évidence la variété des modèles d’incubateurs d’entreprise.

Généralement les entreprises  proposent des espaces de co-working, des challenges et des  accompagnements type mentoring pour les start ups.

Mais elles ne sont pas obligées d’accueillir les start-ups  dans leurs locaux pour travailler avec elles. Par exemple, Procter & Gamble conclut un partenariat et fonctionne ensuite en co-développement…

Les start-ups faisant rajeunir la corporate structure  certaines utilisent ce rapprochement comme mode de rajeunissement interne :« Microsoft se shoote régulièrement à la start-up ! C’est du sang neuf ! »

L’absorption régulière de start-ups  fait partie intégrante du fonctionnement d’entreprises comme  Microsoft ,ou Android. Ce dernier a mis au point le produit du même nom en avalant une 30ne de start-ups …

Mais cela demande une dynamique d’intégration particulière pour éviter le phénomène de la « poignée d’eau ».

Google par exemple a cette abilité à savoir absorber pour transformer l’investissement en fonctionnement interne. Mais les acquisitions de start ups ne sauveront certainement pas Yahoo

Témoignage de Bertrand Miserey, maire adjoint du Village Crédit Agricole, venu présenter le lieu dédié au business et à l’innovation par les start ups. Sur 950 candidats, 90 start-ups ont été sélectionnées. A fin 2015  les start-ups ont levé pour 400 M d’euros avec par exemple TellMePlus plus de 40 ME à elle seule et un contrat majeur avec LVMH. Le développement national va s’adosser sur les 39 caisses régionales pour ouvrir des caisses régionales.

A l’international, ce sont des bureaux de représentations dans les pays qui intéressent les start-ups hébergées qui vont être créés pour les aider à  trouver leur  marché et les  accompagner gratuitement.

Quand les start up arrivent à maturité (2 ans maximum) elles entrent  dans le réseau des anciens,lers  « alumni », et auront des locaux dans les pays…

Par ailleurs le Village accueille des Think Tanks, entre partenaires de grands groupes, qui viennent se faire challenger par des start-ups et créer des start-ups sœurs avec le village

Le Village est aussi un lieu d’acculturation des collaborateurs; ils ont à se soumettre à l’exercice du pitch inversé pour éviter de transformer le Village en zoo d’innovateurs …et en échange il est demandé aux start upers de témoigner sur :

« Raconte nous ta vie et dis nous comment tu fais en 10 jours ce qu’on ferait en 800 ! »

Yann Jaffré, head of open innovation lab, l’Atelier BNP Paribas est venu présenter la stratégie d’incubation en matière de FINTECH et INSURTECH pour le groupe.

Il s’agit plutot d’un modèle d’un accélérateur de projets par l’open innovation qu’un accélérateur de start-ups.

Les start-ups sont intégrées pour une mise en relation avec notre réseau et accélérer  l’open innovation. Pour les ETI ou les grandes entreprises on fonctionne plutot en appel à candidatures à l’international et le rôle est de faire du « mash-making » pour trouver la start-up la plus adaptée au problème. Le taux de sélection est de 3%: 8 start-ups ont été sélectionnées, 7 hébergées dans l’accélérateur.

Une collaboration est organisée pour l’ accélération de la start-ups et ses besoins de se renforcer sur le marketing, le Business model… Puis il y a une  2ème étape de collaboration avec un Business mentor pour la  proof of concept.

Aujourd’hui a été lancé un appel à candidature pour le niveau 2( Invivo, Cemoi, JC Decaux, Geopost…) et donc 5 semaines pour trouver des start-ups qui répondent à ces enjeux . Un modèle est en cours de test consistant à financer des start-ups jusqu’à 100 000 euros.