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L’énergie, un gisement pour l’innovation

Dans le changement d’ère que nous sommes en train de vivre, si tous les secteurs sont concernés, celui de l’énergie est particulièrement engagé dans le changement comme le traduit le terme de « transition énergétique » qui le caractérise. Dès que la transition s’annonce, l’innovation s’impose…

L’innovation pour tous les acteurs de l’énergie… les nouveaux pionniers

Si pour les pionniers de l’or noir, la nouveauté consistait à découvrir de nouveaux gisements et l’innovation était d’ordre géographique et géologique, aujourd’hui les pionniers de l’énergie sont partout et cherchent à innover tous azimuths. La guerre de l’énergie se joue sur tous les fronts : nouvelles méthodes, nouvelles sources, nouveaux acteurs

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Les producteurs, ceux dont c’est le cœur de métier, continuent d’explorer comme ils l’ont toujours fait mais cherchent de nouvelles méthodes pour produire en limitant les émissions de carbone. Quatre géants du pétrole, Exxon, Shell, Total et BP viennent de se rallier au plan de réduction des émissions de carbone présenté il y a quelques mois par un groupe de Républicains Américains modérés. En publiant dans le Wall Street Journal  leur avis favorable pour une taxation des émissions de gaz à effet de serre, ils s’engagent implicitement à trouver des méthodes pour produire autrement ou à trouver de nouveaux types d’énergies.

L’innovation, pour l’excellence opérationnelle et la transformation des acteurs traditionnels

L’innovation va donc devoir entrer chez les géants établis de l’énergie, ou se développer encore plus fortement, comme une nécessité incontestable, intégrée à la notion d’excellence opérationnelle.

D’ailleurs depuis la crise de 2014/15 avec le prix du baril, l’esprit « problem solving » a dû s’imposer auprès de tous pour revoir leur productivité et fonctionner autrement qu’avec les moyens des riches années passées.

Tous ont lancé des programmes de changement… Pour n’en citer que quelques uns : Shell a intensifié son « Game Changer » vaste programme de transformation  par l’innovationBP a plutôt géré l’innovation dite incrémentale en se recentrant sur les explorations peu profondes à moindre risque et Total dont l’innovation fait partie de l’ADN s’est résolument lancé dans une transformation par l’innovation à tous les niveaux de l’entreprise traduite par la réorganisation de 2016.

De l’Or Noir à l’Or Vert… Une innovation à 360°

L’énergie est un domaine en profonde mutation qui subit les influences de toutes les vagues de transformation en même temps : environnementale bien sûr mais aussi, réglementaire, digitale avec l’arrivée des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Intelligence Artificielle, Sciences Cognitives) …

Elle se joue sur tous les fronts de l’entreprise, au marketing pour les produits services mais déjà en amont dans la production avec l’industrie 4.0. en préfigurant de l’usine de raffinage de demain

C’est un secteur qui nécessite l’application de toutes les formes d’innovation, l’innovation à 360° :

-l’innovation incrémentale  ou innovation qui vient améliorer des produits et services existants : idées pour améliorer la qualité, idées pour produire moins cher, idées pour produire en bas-carbone, idées pour produire en améliorant le bien-être au travail… Ce type d’innovation fait l’objet de challenges internes, de mobilisation opérationnelle et d’engagement dans la mise en œuvre des projets. Tous les énergéticiens ont leurs systèmes internes de ce type, Edf, Engie, Shell, Total… qui constituent la base de l’innovation

– l’innovation radicale ou innovation qui apporte un changement sans remettre en question le business modèle ; elle permet d’offrir un service en plus, sans compromettre l’équilibre existant ; par exemple utiliser un robot pour fore et libérer les ouvriers  de taches pénibles; diffuser des lampes à énergie solaire dans les stations services en Afrique, c’est un acte d’engagement dans l’accès à l’énergie pour tous  en dehors de son cœur de métier  tout en restant dans le champ des services d’une station-services. 

– l’innovation de rupture ou innovation disruptive, c’est l’innovation qui repose sur la création d’un usage ou d’une valeur différente du cœur métier et qui vient remettre en question le business modèle existant ; ce type d’innovation représente donc un risque pour les revenus habituels en proposant des sources d’énergies alternatives ce que représentent les  …or tous doivent s’y mettre pour aller vers le « graal » des énergies propres et renouvelables

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Très chère innovation, innovation… très chère

Les énergies renouvelables suscitent de l’intérêt… Mais il est vrai que leurs promesses sont alléchantes. Propres et abondantes, elles permettraient à la fois de desservir enfin le milliard d’individus toujours privés d’électricité, et de couvrir la demande croissante des économies émergentes, Chine en tête, mais sans aggraver le réchauffement climatique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) et le Giec (l’assemblée scientifique chargée de l’étude du climat aux Nations unies) recommandent ainsi de faire bondir leur part dans la production mondiale de 13% du total aujourd’hui à 48% en 2035 (AIE) et à 77% en 2050 (Giec).

Pour y parvenir, il faudra investir massivement : quelque 6 000 milliards de dollars pour tenir l’objectif de l’AIE en passant à l’électricité propre et à une nouvelle génération de biocarburants. Et la part des deniers publics sera déterminante : les subventions annuelles au secteur, actuellement de 57 milliards de dollars, dépasseraient les 200 milliards dans vingt-cinq ans.

Les Etats s’inquiètent et s’interrogent sur leur rôle et les énergéticiens vont donc devoir puiser dans leurs « trésors de guerre » pour financer ces nouveaux business.

L’innovation sous toutes ses formes… concilier sécurité et créativité

Pour parvenir à ce grand mouvement de transformation disruptive, il est un autre domaine qui va nécessiter des investissements… Celui des hommes.

Le domaine de l’énergie, traditionnellement orienté sur la sécurité pour des raisons évidentes liées à l’activité, doit aujourd’hui gérer le paradoxe de la  sécurité et de la créativité, permettre de concilier respect strict des consignes et capacité d’imaginer de nouveaux modes de fonctionnement. Ce grand écart culturel n’est pas facile et va demander une part importante d’investissement dans l’humain.

L’une des autres voies de disruption est l’apport de start ups innovantes par le capital risque. Là encore il va falloir gérer « risque » et « sécurité » financière, concilier process des grandes organisations sans entraver l’agilité des start ups acquises.

Les programmes d’innovation  des énergéticiens vont devoir former  aux nouvelles méthodes, à l’agilité, recruter de nouvelles compétences sur les nouveaux métiers, savoir intégrer les nouvelles compétences pour intégrer l’esprit start up et son agilité, libérer l’esprit créatif et sa capacité d’imaginer « out of the box » pour inventer l’énergie de demain.

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Les startups : pour booster l’innovation et la culture agile !

Exemples de coopération avec les RH pour la transformation digitale

La Journée d’étude du « Cercle de l’Excellence RH » consacrée  à l’innovation par le Groupe DRHM a donné l’occasion de voir à quel point les startups peuvent aider, non seulement à faire du business, mais également à contribuer à l’évolution des modèles culturels bousculés par la révolution digitale…et comment le DRH peut prendre sa place dans l’introduction des startups dans l’entreprise.

Reçus par les équipes de Cap Gemini dans leur Innovation Lab, les témoignages d’entreprises et de startups ont été mis en situation avec des démonstrations d’usages d’intelligence artificielle, hologrammes, d’imprimantes en fab lab…

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Un sacré « coup de jeune » pour la Redoute

Augustin Chavanne (Head of Corporate Venture, LA REDOUTE) est venu expliquer comment le bon vieux catalogue, qui en son temps a été une innovation remarquable de la VPC française avec son service associé (livraison 24H chrono et crédit conso) est aujourd’hui  le partenaire recherché des startups.

Grâce à  la coopération réussie avec Ulule, le leader européen en matière de crowdfunding, la Redoute est devenu le champion de l’open innovation pour repérer et  développer les partenariats avec des startups sur leur lancement de nouveaux produits. Ce sont des partenariats win-win, sans engagement dans la durée mais les startups qui lancent leurs nouveaux produits sont heureuses de bénéficier de l’accès aux 8 millions de visiteurs uniques du grand VPCiste.

Dans le même temps la Redoute bénéficie non seulement du renouvellement de son offre pour une clientèle rajeunissante mais également d’une proximité culturelle avec les 1200 salariés qui doivent se lancer dans la transformation digitale.

Un programme d’échanges a été réalisé avec les RH qui permet à 40 Talents de vivre dans une startup dans une sorte de « Vis ma vie » et à l’ensemble des salariés de bénéficier d’échanges directs avec l’ensemble des startups lors d’événements  les rassemblant tous à Roubaix.

Un bilan d’ores et déjà positif en terme d’acculturation … à suivre coté business.

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Manager la relation avec son écosystème grâce à Startup Flow

Gaëtan Bolloré, fondateur et managing partner de Startup Flow, est venu expliquer comment la plateforme développée par sa startup peut faciliter la mise en relation et la gestion de l’entreprise avec tout son écosystème d’innovation :

  • créer le CRM des startups partenaires,
  • partager de la veille disponible en abondance dans les startups qui créent elles-mêmes la nouveauté,
  • établir des KPIS et un test tracking framework permettant d’identifier les relations fructueuses à développer y compris dans les interactions avec les salariés, ce qui permet de révéler  des compétences cachées et d’identifier de futurs porteurs de projets.

Cette plateforme SAAS a été déjà mise en place pour des établissements bancaires, preuve de son niveau de sécurisation.

Totalement configurable selon les besoins de l’entreprise, les DRH peuvent donc prendre part à sa mise en place et acculturer les équipes RH à ces nouveaux modes de détection des talents.

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NBIC et santé 4.0 : Innover pour l’homme « augmenté »

Tous les secteurs sont aujourd’hui impactés par la transformation digitale, et le domaine de la santé et du social est particulièrement touché. C’est l’objet de conférences sur l’innovation pour lesquelles je suis sollicitée.

« L’homme augmenté » au sens de l’homme qui verra les limites de la vie repoussées, la maladie  vaincue et donc la fin de la mort est au cœur des réflexions prospectives du domaine de la santé.

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L’arrivée effective et massive des NBIC accélère le changement 

Les premières études d’impact des Nanotechnologies contre la tumeur du cancer viennent d’ être présentées au Congrès d’Oncologie de Boston (ASCO) grâce à Nanobiotix, une startup française qui plus est ! Les Biotechnologies sont aujourd’hui entrées dans la phase de guerre industrielle si l’on considère les 600ME  investis par an annoncés par  Sanofi. L’Intelligence Artificielle avec ses robots ultra-perfectionnés est en train de révolutionner la chirurgie et les Sciences Cognitives n’en sont qu’à leur début, mais déjà prometteurs, avec les recherches sur l’empathie artificielle.

L’arrivée de nouveaux acteurs dans le domaine de la santé 

Pour la première fois un acteur extérieur à la recherche académique va lancer une étude sur la santé de 10 000 personnes .Qui ? Google …et tout le GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) est sur  « La mort de la mort » , pour le business et au nom également d’une vision du monde illustrée par le courant du « transhumanisme » .

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Le patient 4.0… un patient impatient

Dans le même temps on assiste à une révolution du service dans tous les secteurs de la vie et la santé fait encore partie des domaines qui va devoir accélérer. Les jeunes générations, adeptes de l’internet, commencent à s’engouffrer dans les quelques services  qui préfigurent l’uberisation médicale : prendre ses Rdv, consulter ses résultats d’analyse… et leur rêve acheter des médicaments (qui n’est pas un achat plaisir quand on a 40 de fièvre !) sur internet. Jusqu’où les réglementations pourront elles tenir face aux demandes d’usages ?

Du mythe du « docteur » à celui du  « Docteur 4.0 »

Aujourd’hui la moyenne d’âge du personnel médical est de 54 ans en France…on peut en effet se poser la question du « numerus clausus » pour assurer le renouveau et d’un « Ordre des Médecins »  qui date du régime de Vichy ! Pour faire face à l’inévitable transformation du domaine de la santé, les métiers médicaux vont devoir évoluer….pourront-ils échapper à la prédiction des 40% de métiers qui vont disparaître ? Les jeunes générations de médecins semblent bien dans cette mouvance en considérant à 71% l’ « uberisation de la médecine » comme un progrès et prêts à relever le défi du renouveau  de la santé par l’innovation.