Disruption : Être ou ne pas être disruptif ?
Disruption ? Disruption ? être ou ne pas être disruptif ?…c’est aujourd’hui la question.
Avec l’arrivée du Digital la disruption fait figure de nouveau graal dans l’entreprise. C’était déjà la recherche ultime de tout centre de R&D (l’invention de la technologie ou du procédé qui allait changer le monde ) ou de direction d’innovation d’entreprise (la fameuse « killer app ! ») mais aujourd’hui la transformation du monde par les usages et l’économie numérique pousse l’ensemble de l’entreprise vers le disruptif. Ultime reconnaissance d’une tendance devenue réalité économique, c’était le thème du dernier Symposium de Davos. Nouvelle manière d’appréhender le monde et les transformations, la disruption remet en question les fonctionnements traditionnels depuis l’organisation en silo, le rôle des managers jusqu’à l’exercice du leadership des dirigeants. Le DRH au cœur des transformations de l’entreprise devient l’homme orchestre de cette nouvelle donne qu’on lui demande d’appliquer à lui-même et à ses équipes…voyage au sein de la disruption.
Disruption et rupture: l’entreprise sous influence du « Re »
Tout d’abord sait-on que le mot « disruption » est français ? Le Littré le signale dans son dictionnaire il y a plus d’un siècle, synonyme de « cassure », « fracture ». Le mot a été ensuite utilisé par les physiciens pour décrire une « décharge électrique qui se produit avec soudaineté et s’accompagne d’une étincelle » ; c’est au milieu des années 90 que les économistes et les théoriciens du management s’en sont emparés.
Ce mouvement s’accompagne sémantiquement de l’apparition répétée des mots en RE comme ré-enchanter, re-penser, ré-inventer, ré-nover… préfixe magique qui annonce un degré élevé de rupture et un changement de monde..
Disruption et innovation : innovation disruptive
Clayton Christensen a été le premier à parler de « technologie disruptive ». Le cas le plus ancien étant le moteur à explosion qui remplace le cheval. Aujourd’hui tous les nouveaux produits et services issus de l’internet et du mobile sont du même ordre. Ils ont induit des changements d’usages qui permettraient difficilement de vivre sans …pensons au moment où il a pu arriver que nous oublions notre portable !
Ces innovations sont « révolutionnaires » par l’usage nouveau qu’elles ont généré mais également par les conséquences en chaine qui entrainent ce changement global du monde économique et social…et de l’entreprise
Du manager au leader de changement
La rupture en entreprise peut être de différents ordres : arrivée d’un produit inédit (type machine Nespresso pour Nestlé) qui induit un changement de business model, de cœur de métier, de réseau de vente… Les méthodes dites « systémiques » sont idéales (**) pour analyser et accompagner ces changements : type 1 (on change une partie du système) ou type 2 (on remet en question l’ensemble du système …on ne peut plus revenir en arrière).
Le management de ces virages requiert une agilité et une capacité à entrainer les collaborateurs qui ne voient pas toujours a priori l’intérêt de changer et la nécessité de se remettre en question.
Et l’exemplarité du DRH ?vers un DRH disruptif ?
L’exemplarité des dirigeants est une condition sine qua non de tout changement. Les comportements se reflétant dans le système, il est essentiel que l’exemple soit donné au plus haut niveau…et que à l’image de ce qu’en dit Gandhi « soit le changement que tu veux dans le monde ». Il faut également que le DRH soit exemplaire dans sa gestion des « relations humaines », par la remise en question et l’anticipation d’organisation et de modes de fonctionnement en rupture(***)
(*) « Le dilemme de l’Innovateur » Clayton Christensen
(**) « L’innovation, la manager et développer la créativité » Sylvie Brémond Mookherjee ; version papier et e-book disponibles sur www.carnetsdecom.com
(***) « Le DRH du 3ème Millénaire » Edgard Added
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