Le temps des innovateurs : « nez dans le guidon et regard à l’horizon »
Imaginons le temps du marketeur qui doit sortir un produit, développer un service en six mois et le temps d’un chercheur qui projette ses travaux sur un programme pluriannuel. Tous deux se consacrent au même objectif de croissance, de l’idée à trouver, et de la développer et pourtant chacun vit une réalité où le facteur temps structure leur pensée et leurs méthodes de manière opposée.
Les chercheurs sont paniqués d’une pression immédiate trop forte là où les marketeurs la vivent comme un stress positif poussant à l’action voire dans une certaine exaltation du « time to market », du jeu de sortir « avant les concurrents ».
Les chercheurs au contraire se détectent des multiples facettes de leur objet de recherche et de la perspective de fouiller encore et encore chaque détail qui touche à l’infime et peut porter leur curiosité jusqu’à une découverte…pour cela il faut leur « donner du temps ».
Chacun produit des idées mais dans un processus temporel très différent, très structurant.
Afin de concilier ces deux fonctionnements très différentes sont utilisés, les systèmes des « cycles », cycles longs, cycles courts . Le fonctionnement en mode « projet » permettant de concilier les chercheurs et les marketeurs en utilisant opportunément les compétences des deux à des moments différents du projet : en amont pour les programmes d’anticipation et en aval pour le développement.
Au travers des « programmes » qui déroulent des projets successifs les temps peuvent même se succéder rapidement comme une spirale qui s’étire à l’infini. Cette double temporalité se retrouve dans les fonctions duales comme les « Directions des Ressources Humaines et de la Communication » où les Relations Humaines s’inscrivent dans le moyen terme ,voire le long terme et la prospective RH, tandis que la Communication qui se vit dans l’instant, sur la créte de l’actualité.
Et là encore ce double tempo , à premiére vue incompatible , peut se vivre de manière complémentaire et enrichir chacune des fonctions.
Tout ceci est boen observé, d’ailleurs j’ai déjà entendu parlé de la différence de vieillissement de la peau de ces professions qui travaillent sur ces cycles longs.
Il parait que les plus belles peau de visage sont celles des chercheurs et des religieux.
Moins ridée, moins marquée, elles incarnent le temps de prendre son temps.
Les autres disent même parfois qu’ils ont des vies de chiens (1 année = 7 années), c’était le cas des start’ups internet par exemple.